ah ...ces fainéants d'artistes, ils travaillent ?

20 ans !

En 2006, nous avons 20 ans… En effet, l’association a été créée le  14 janvier 1986… C’est long et c’est peu à la fois. Que de pas mis les uns devant les autres, que de mouvements, et c’est bien le moins que l’on puisse faire quand on danse, pour enfin arriver à une écoute et à une reconnaissance. Ne devrait-on pas dire plutôt connaissance, au lieu de reconnaissance, car beaucoup ne nous connaissent pas encore, faute de réel soutien pendant des années.

Depuis 20 ans, il nous aura fallu essuyer et ravaler les colères rentrées, ou pas, de part et d’autres pour se faire entendre, pour prouver que nous existions en tant qu’artiste, en tant qu’association, avec un véritable projet culturel et chorégraphique, en tant que  compagnie professionnelle…

Certains partenaires et certaines personnes nous ont fait confiance et nous ont soutenues dès le départ, ce qui nous a certainement permis d’avancer cahin-caha. Mais encore maintenant, nous ne croulons pas sous les propositions ardennaises. Car ce sont des Ardennes, au-delà de Sedan, dont il s’agit, en matière de développement. Et pourtant, nous n’avons pas d’autres ambitions de vouloir faire reconnaître l’art chorégraphique dans notre département, et, par-delà, rayonner sur la Région… Le proverbe « nul n’est prophète en son pays » nous colle à la peau.

Mais faisons un petit bilan nécessaire et un historique rapide, et rappelons nos « grandes » dates, dates qui ont marqué l’association, moments phare ponctués par des chorégraphies originales (dans les 2 sens) aussi bien dansées par des amateurs, au sens noble du mot, que par des professionnels. Celles-ci ont permis de prendre la mesure du talent et des souhaits d’Association d’Idées.

1986, donc, création de AIDT pour promouvoir la danse dans les Ardennes. Le temps de s’installer, d’encadrer quelques cours, notamment avec la Fédération Départementale des MJC et la Direction Départementale Jeunesse et Sports dans les écoles, notre première création, avec des amateurs, comédiens et danseurs, a lieu en 1988 avec « Parques in Sun ». En 1990, nous invitons Barbara Pearce en résidence d’artiste. Une pièce aboutira en 1991, « Contredanse s’entrechocs » : les danseuses sont encore amateurs, mais les musiciens sont professionnels et viennent de l’Aube. Nous nous mettons à programmer des Cies professionnelles pour permettre au public de voir et de connaître la danse, et, en 1996, nous organisons le festival « Semaine de la Danse », qui sera renouvelé en 1999 et en 2002. Mais les salles équipées manquent et nous devrons arrêter cette formule, le coût technique étant trop élevé. L’invitée d’honneur de la résidence du deuxième festival  sera Nadège Macleay.

En 2003, un festival estival voit le jour à Sedan et dans la Communauté de Communes du Pays Sedanais, « Mouvements de Rue ». Entre temps, les créations ne s’adressent pas qu’aux amateurs, mais le solo pour enfants « Histoires de danser », et le livret pédagogique qui suit, sont bien professionnels, le parcours chorégraphique « Pas à pas, mot à mot » est lui aussi composé de danseurs et de musiciens professionnels, et la dernière création « Haïku », pièce pour trois danseurs et une conteuse, atteint une certaine maturité chorégraphique, reconnue par les pairs.

D’autres projets sont actuellement à l’étude pour qu’un Centre de Formation, de Création, de Diffusion et de Ressources Chorégraphiques départemental voit le jour. Nous sommes à l’initiative de la création de la commission danse à l’IEN de Charleville –Mézières et nous avons fait des émules : des groupes amateurs se sont composés, une compagnie professionnelle, dont la chorégraphe est issue de l’Association d’Idées, a été créée, certains programmateurs pensent danse dans leur saison, et la Ville de Sedan nous associe dans ses projets de développement de la danse (projet du pôle danse) et nous soutient dans les nôtres (formation d’animateurs, commande d’une pièce, festivals)…

Et parallèlement à tout ce travail, nous avons continué d’aller dans les écoles, les collèges et les lycées. Beau bilan…

Notre association s’adresse essentiellement aux autres associations et aux collectivités locales. Nous n’avons aucune ambition commerciale et nous oeuvrons uniquement pour la danse. Comme le dit Carolyn Carlson « Si je ne danse pas, je meurs », car c’est bien l’essence (les sens ?) des danseurs de vouloir danser avant tout.

Bien sûr, nous ne sommes pas médiatiques, et les chorégraphes que nous invitons ne le sont pas non plus. Ils font leur travail avec la qualité requise. Certains sont même des figures incontournables dans le milieu de la danse. Mais c’est sans doute pour cela que certains ne nous ont pas fait confiance pendant tant d’années : nous vivons dans une société de surmédiatisation, au détriment de la qualité. Il est temps que les temps changent… Et nous allons avancer avec vous.

Nous espérons que durant les 20 prochaines années, nous aurons l’occasion de nous surpasser et donner le meilleur de nous-mêmes pour que la danse soit « popularisée »,  démocratisée, pour qu’elle ait sa place dans le paysage culturel, en tant qu’art majeur qui marque son temps.

A.R